La menorah
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La Menorah

La Menorah est l’emblème officiel
de l’État d’Israël.


(hébreu : מְּנוֹרָה IPA [mnoː’ɾaː])

De l’hébreu מנורה, menorah composé de mé indiquant la provenance d’une chose, associé à la racine hébraïque norah, nourah, de nour, nor (« flamme »).

Le mot menora est égale à 301 qui équivaut à la valeur du mot esh אש = feu

L’HISTOIRE

Persistance de la lumière

La menorah

La ménorah est un emblème spécifiquement biblique, devenu également le symbole de l’Etat d’Israël.

La menorah était l’un des ustensiles du Temple de Jérusalem, qui a disparu physiquement après la destruction du deuxième Temple par les Romains, au début de l’ère courante.

Chandelier à sept branches, il devait rester allumé en permanence et d’après la Tradition, le sera de nouveau dans le troisième Temple, celui des temps messianiques.


“Tu feras un candélabre d’or pur”

Au chapitre 25 de l’Exode, Dieu demande à Moïse de réaliser un chandelier d’or pur, d’une
seule pièce, chandelier devant être placé dans la Tente d’assignation dans le désert, pour
témoigner de la relation permanente et réciproque entre Dieu et son peuple.
Il devient plus tard l’un des outils du Temple de Jérusalem.

La menorah est placée au Sud, à gauche entrant, face à la table des pains de proposition.


Un vestige du Temple

Sur le plan historique, la ménorah est donc restée allumée pendant une période de plus de quinze siècles, à l’exception de deux interruptions, lors de son vol par Nabuchonosor, après le destruction du premier Temple, et lors de l’exil des Juifs à Babel qui a duré 48 ans et lors de la profanation du 2ème Temple par Antiochus Epiphane, pendant 11 ans.

Après avoir détruit le deuxième Temple, l’empereur romain Titus s’empare du candélabre et ordonne à ses sculpteurs de le reproduire sur l’arc de triomphe célébrant sa victoire sur la Judée: il imagine avoir éteint pour toujours la lumière d’Israël en se l’appropriant. Au gré des invasions, le chandelier change de mains plusieurs fois puis disparaît.


Emblème de la diaspora et de l’État juif

Lors de l’exil de Babel, les juifs ont adopté la menorah comme emblème: après avoir représenté la lumière intérieure d’un peuple constitué en nation, désormais elle représentait la nation juive disloquée et dispersée.

Sa forme originelle en Y est dessinée par Maïmonide dans l’un de ses traités midrashiques : trois branches droites à l’est, trois à l’ouest et une au centre. Cette forme en Y, selon la Kabbale, devait rappeler les Sept branches du delta du Nil ; et son huile sainte, les eaux sacrées du Nil qui ne devaient jamais manquer.


L’Éternel parla à Mochè en ces termes : Parle à Aaron et dis-lui : Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière. Ainsi fit Aaron : c’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il disposa les lampes, comme l’Ét’ernel l’avait ordonné à Mochè. Quant à la confection du candélabre il était tout d’une pièce, en or jusqu’à sa base, jusqu’à ses fleurs, c’était une seule pièce. D’après la forme que l’Ét’ernel avait indiquée à Mochè, ainsi avait-on fabriqué le candélabre


Le Menorah est le plus vieux symbole juif. Les archéologues la retrouvent fréquemment sur des pièces de monnaie antiques.

Vous l’avez forcément déjà vu, c’est le symbole juif le plus connu.

Elle apparait sur tant de logo, de kipot ou de talith, ou encore de devantures de boucherie cacher … la menora est un objet banal…. Banal d’accord mais… en apparence seulement.

L’origine et la symbolique de la Menora, qu’on traduit en français par candélabre, ne sont pas si simples à comprendre et la menora mérite quelques explications, alors essayons de faire un peu la lumière sur tout cela si vous me permettez l’expression…

Tout d’abord il ne faut pas confondre la Menora, chandelier à sept branches avec la ‘Hanoukia qui comporte huit branches et que toute famille juive possède chez elle. La ‘Hanoukia à huit branches donc, sert à l’allumage familial des lumières de la fête de ‘Hanouka qui dure huit jours.

Elle peut avoir différentes formes, parfois très fantaisistes, mais comporte toujours huit lampes plus une neuvième lampe, le chamach décalée par rapport aux autres et qui sert à allumer les autres bougies.

Hanoucca (hébreu חג החנוכה Hag HaHanoukka, « Fête de l’Édification » ou « de l’Encénie »)

La menora a pour sa part une forme bien précise, parfaitement symétrique, avec ses sept branches.

Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, on ne trouve normalement pas de Menora dans le monde juif ou dans une famille juive, car c’était un objet unique, dans le temple de Jérusalem.

Et il existe d’après la loi juive, une interdiction de le reproduire (on peut faire un chandelier à 5, 6 ou 8 branches, mais pas à 7)… Le chandelier à 7 branches est par contre couramment utilisé par la franc-maçonnerie, qui affirme prendre ses origines dans la construction du temple de Jérusalem.


Description

La Menora était l’objet principal du temple de Jérusalem après l’arche d’alliance.
La Menora était un chandelier en or composé de la sorte: une branche centrale entourée de trois branches de chaque côté, le tout alignant sept lampes à huile en or et décorés de boutons et fleurs d’amandier en or.

L’ensemble fait clairement penser à un arbre. Mais on ne sait pas exactement à quoi ressemblait cette Menora malgré les descriptions du livre de l’Exode.

Elle était placée dans le Mishkan, le tabernacle démontable qui accompagna les hébreux dans le désert, puis dans le Temple de Jérusalem devant le voile séparant le Saint du Saint-des-Saint. Elle faisait face à la table d’or servant à recevoir les pains de l’offrande.

Chaque jour, elle était nettoyée et rallumée par le Cohen en service et brulait toute la nuit. Les lampes des branches de côté étaient tournées vers la branche centrale. Représentant la lumière perpétuelle de la présence divine, idée représentée dans toutes les synagogues par une petite lampe sans forme précise qu’on n’éteint pas, le Ner Tamid.

On ne sait pas vraiment sa taille et la Bible ne donne aucune précision. Le Talmud affirme qu’elle était haute de 18 paumes, soit une hauteur d’homme.

La construction de la Menora est entourée de mystère. D’après le récit biblique, Dieu aurait montré à Moïse un modèle de cette Menora afin qu’il la reproduise. Cela veut dire que la Menora représentait un objet hautement symbolique, dont la construction dépend de la Révélation.

Elle devait être d’un seul bloc et non pas le résultat d’un montage de différentes pièces ; seul un artisan hors du commun pouvait réaliser une telle prouesse, d’après la Tora, ce fut le rôle de Betsalel, l’architecte du Tabernacle.

C’est pourquoi de nos jours, l’académie des beaux-arts en Israël porte ce nom. On dit même qu’elle était si difficile à fabriquer que Moïse aurait jeté le bloc d’or dans le feu et la Ménora en serait sortie toute faite…

On voit donc combien cet objet chargé de symboles est important dans le rituel juif.
Mais paradoxalement, comme la Menora ne sortait jamais du Temple et restait dans un bâtiment inaccessible en dehors d’un petit groupe de Cohanim, autant dire que le public fréquentant le temple ne la voyait jamais.


Qu’est devenue la Ménora ?

Sur le plan archéologique, on trouve trace à divers endroits de reproductions de ce motif dès la fin de l’âge de bronze. Mais on n’a jamais retrouvé de traces de la véritable Menora de l’époque du premier Temple et la légende l’emporte sans doute sur l’histoire.

On sait par ailleurs que le temple a été pillé à plusieurs reprises, par les chaldéens, les égyptiens, les babyloniens, les grecs, et enfin les romains… la légendaire Menorah avait donc disparu depuis longtemps… mais on raconte qu’elle aurait été cachée dans des souterrains et pourrait donc réapparaître.

Celle qui était dans le temple pillé par les romains était un exemplaire relativement récent fabriqué sous la dynastie des Hasmonéens. On connaît l’image de la Menora emmenée à Rome dans le butin de Titus après le pillage de Jérusalem. Cette Menora est donc arrivée à Rome. Qu’est-elle devenue ? Un historien byzantin du sixième siècle raconte que le trésor des juifs aurait été pillé par les vandales lors du sac de Rome en 455 et repris par les romains qui l’auraient emmené à Constantinople…

Elle a sans doute été fondue par les pilleurs de Rome où un empereur cherchant à combler les déficits publics… mais la légende nous rapporte toutes sortes de scénarios, de celui que l’on peut lire dans la charmante nouvelle de Stéphane Zweig : « le chandelier enterré », jusqu’au scénario qui envisage qu’elle existe toujours dans les caves du Vatican…


Un symbole juif

De fait, c’est le plus vieux symbole du judaïsme, mais également le plus important, bien avant l’étoile de David apparu tardivement. On retrouve la Menora reproduite dans énormément de synagogues anciennes, sur des mosaïques ou des bas-reliefs, mais aussi sur des tombes, des objets, des manuscrits enluminés. Une chose est certaine, c’est que l’État d’Israël en a tout naturellement fait son symbole officiel.

Elle orne le blason de l’État et tous ses documents officiels.
Mais que symbolise donc cet objet ? Et bien paradoxalement ce n’est pas très clair.
D’abord bien sur la lumière spirituelle et son rayonnement sur le monde à partir du Temple. A cet égard le Talmud explique que les fenêtres du Temple à la différence de toutes les autres fenêtres qui font entrer la lumière de l’extérieur vers l’intérieur, étaient conçues à l’inverse pour permettre à la lumière de diffuser de l’intérieur vers l’extérieur.

Nous avons également vu que la symbolique de l’arbre, notamment du fait des branches et des boutons de fleur était l’idée principale. Un arbre qui donne de la lumière… Motif déjà exprimé lors de la scène du buisson ardent révélé à Moïse.

D’après le Talmud (Haguiga 12a), la lumière créée au début de la création était une lumière spirituelle éclairant l’univers entier. Constatant la déchéance de l’homme ,Dieu préféra enterrer cette lumière et la tenir cachée afin que seuls les justes puissent la trouver grâce à leurs mérites. On parle alors de Or ganouz, de lumière cachée,pour désigner cette lumière originelle, dont celle que nous connaissons ne serait qu’un pâle reflet.

L’idée est que la lumière spirituelle ne se trouve pas facilement et qu’elle demande un grand effort. Pour le judaïsme, le meilleur moyen d’y parvenir est l’étude de la Torah. C’est dans l’effort de l’étude, sans cesse recommencée, que l’on peut trouver la lumière spirituelle éclairant le monde d’un bout à l’autre.

Le Talmud (Nedarim 64b) dit que ” l’aveugle est considéré comme un mort. ” Il s’agit bien sûr de la métaphore de l’aveugle spirituel, celui qui est incapable de voir la lumière spirituelle et ne cherche pas à la trouver. Selon cette logique exigeante, la vie d’un être humain n’est appelée vie, que dans la mesure où elle prend sens dans la spiritualité.

La Menora représenterait cet arbre de vie, cette lumière spirituelle cachée, source de vie pour tout Israël mais aussi pour toute l’humanité.Les sept branches de la menora représentent également les sept jours de la semaine, celle du milieu étant le chabat qui éclaire les autres jours.

Pour la kabbale, la menora représente l’arbre des sefirot… Les sept branches

représentent les sept sefirot les plus basses, qui représentent la manière dont Dieu éclaire le monde.

Pour les kabbalistes, accusés de briser l’unité divine en une dizaine de parties, l’unité de la menora faite d’un seul bloc d’or malgré ses différentes branches, constituait un argument en faveur de leur système de pensée. Un symbole riche on le voit, mais un symbole sur lequel toute la lumière reste encore à faire….


La ménorah du sanctuaire

L’honneur d’Aaron

Notre paracha est inaugurée par une règle concernant le chandelier à sept branches, à savoir l’obligation pour Aaron de l’allumer quotidiennement dans le Temple.

Cette pratique, disparue avec la destruction du Temple, est maintenue dans les synagogues par la lumière perpétuelle (ner tamid) sous forme d’une veilleuse ou d’une lampe électrique.


Nombres chapitre 8
1- L’Éternel parla à Moïse en ces termes :
2- “Parle à Aaron et dis-lui : Quand tu disposeras les lampes, c’est vis-à-vis de la face du
candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière.”
3- Ainsi fit Aaron : c’est vis-à-vis de la face du candélabre qu’il en disposa les lampes,
comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse.
4- Quant à la confection du candélabre, il était tout d’une pièce, en or; jusqu’à sa base,
jusqu’à ses fleurs, c’était une seule pièce. D’après la forme que l’Éternel avait indiquée à
Moïse, ainsi avait-on fabriqué le candélabre.

Rachi (1040-1105)
Lorsque tu feras monter: pourquoi le chapitre de la ménorah suit celui décrivant l’offrande
des princes des tribus (pour l’inauguration du sanctuaire) ? Car lorsque Aaron vit
l’inauguration réalisée par les princes (à travers leurs sacrifices), il fut éprouvé de ne pouvoir
y participer, ni lui ni sa tribu. Le Saint, béni soit-il, lui dit : “Par ta vie ta part est plus grande
que la leur, car l’allumage de la ménorah n’est jamais terminée, mais sera perpétuelle (tant
que durera le Temple).

Rachbam (petit-fils de Rachi 1080-1160)
Lorsque tu feras monter: du fait que ce travail est perpétuel, il a été mentionné ici ; et bien
que l’oeuvre du Sanctuaire fut achevée, l’oeuvre de la ménorah n’était pas achevée, puis
l’allumage était perpétuel.

Note
On remarquera que les conclusions du grand-père et du petit-fils se rejoignent, alors que les
voies exégétiques sont différentes. Pour Rachi, la référence est un midrash, alors que
Rachbam se limite à une lecture littérale.


Dieu montre du doigt

Moïse ne comprend pas

D’après ce passage du Talmud, Moïse aurait eu du mal à concevoir la fabrication de la Menora.

Au-delà de l’aspect technique on peut y voir sa difficulté à croire à la vocation de cet objet: assurer un rayonnement universel du message juif.

Traité Mena’hot 29a
On a enseigné à l’école de Rabbi Yichmaël: trois choses ont posé problème à Moïse jusqu’à ce que Dieu les lui désigne par son doigt: la Ménora (le candélabre), Roch-‘Hodech (la néoménie) et les animaux rampants qui rendent impurs. La Ménora, comme il est écrit “ceci est la confection de la Ménora” (Nombres 8,4), la néoménie, comme il est écrit “ce mois-ci” (Exode 12,2), les rampants, comme il est écrit “Voici ceux que vous tiendrez pour impurs ” (Lévitique 11,29)

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