
Invitation à considérer une histoire vraie de la foi
Parce que Mary aimait tant les histoires de la Bible…
Durant quarante kilomètres,Mary Jones a parcouru ces paysages, la plupart du temps nu-pieds,pour aller chercher son trésor…
Pays de Galle, 1792. Au pied de la montagne de Cader Idris, au cœur du village de Llanfi hangel-y-Pennant, est blotti un humble cottage où règne une belle harmonie entre Jacob Jones, son épouse Molly et leur petite Mary de huit ans qui, comme son père et sa mère, ne sait pas encore lire.
Ici, l’enfant doit faire sa grande part de travail domestique afin que les parents, tisserands, gagnent tout juste de quoi faire vivre la petite famille.
De plus, il n’y a pas d’école dans la région. Pauvreté d’un côté mais grande richesse de l’autre : tous les trois aiment Dieu et sa Parole.
Que ce soit lors du culte où à la réunion de prière à laquelle elle est admise malgré son jeune âge, Mary est tellement attentive qu’elle apprend par cœur plusieurs des passages de la Bible qu’elle entend. Déjà, elle commence même à se saisir par la foi des promesses de Dieu comme celle-ci par exemple : « Demandez et vous recevrez… »
De tout son cœur, elle prie l’Éternel, son bon Berger, qui aime tant entendre la voix de ses jeunes agneaux.
Elle lui exprime son ardent désir d’apprendre à lire afin de pouvoir un jour déchiffrer la Bible en gallois, Bible très rare et très chère que ni elle ni ses parents ne peuvent évidemment s’offrir.
Elle ne sait pas encore que, pendant ce temps, à quarante kilomètres de là, un certain pasteur Charles intercède et œuvre lui aussi pour que les enfants de cette région aient leur école et que la société des traités religieux puisse enfin être convaincue de rééditer la Bible en gallois.
Deux ans après, un soir qu’il rentre d’une longue mais bonne journée au cours de laquelle il a pu vendre tous ses draps, Jacob Jones est telle-ment heureux d’apporter cette bonne nouvelle : – On va ouvrir une école dans trois semaines, tout près d’ici, à Abergynolwyn !
Mary rit et pleure en même temps, mais, tout à coup, en regardant sa maman, elle se demande qui fera le déjeuner, qui s’occupera du jardin et de la maison. Heureusement, la grande joie du trio fait qu’on s’organise pour ne pas priver Mary de cet enseignement providentiel. D’ailleurs, notre future écolière décide de se lever une heure plus tôt afin de tout préparer pour la journée, et de s’occuper du jardin en soirée. Très vite, Mary se place parmi les meilleurs élèves.
Par l’aide et l’encouragement qu’elle apporte aux enfants ayant plus de difficultés, elle gagne l’estime de tous ses camarades.A l’école du dimanche qui s’ouvre peu après, Mary impressionne ses moniteurs par sa joie et sa contribution à ce nouveau rendez-vous avec la Bible.
Une Bible qu’elle peut désormais commencer à lire chez madame Evans, qui en possède une.
Chaque samedi, elle fait ainsi six kilomètres à pied (aller-retour) pour être en contact direct avec la parole de Dieu. Une immense bénédiction qui rejaillit sur ses chers parents auxquels elle récite ce qu’elle a lu, et qui suscite chez Mary l’intense désir d’avoir un jour sa propre Bible.
Déterminée, elle économise sou après sou. Pour remplir le plus rapidement possible la tirelire que lui a fabriquée son papa, elle trouve le temps de faire des travaux de raccommodage et de couture, de ramasser les fagots d’une dame souffrant de rhumatismes, de vendre les œufs des poules qu’on lui a données, d’aider au ménage d’une maman malade et de garder ses enfants aux-quels elle raconte des histoires bibliques et apprend à chanter les Psaumes. Autant de services pour lesquels les bénéficiaires ont ainsi la joie de participer quelque peu au grand rêve de cette enfant exemplaire.
Mary est reconnaissante et cela malgré l’épreuve de la maladie de son papa qui dure plusieurs mois et qui la prive et de l’école et de ses petits gains qui ne vont plus dans la tirelire, mais pour le ménage qui en a bien besoin. Après six années de persévérance Mary, qui a alors seize ans, a enfin ce qu’il faut. Mais où trouver une Bible en gallois ? Elle s’informe et on lui conseille d’aller voir le bon pasteur Charles, à Bala. Les parents sont inquiets lorsqu’ils acceptent que Mary entreprenne, seule, ce long trajet
Au vu des bénédictions déjà reçues, ils ne veulent toutefois pas faire obstacle à un projet de Dieu. Nu-pieds, comme à son habitude (elle aime ça et elle ne veut pas user trop vite ses chaussures), Mary traverse landes, pâturages et villages, franchit un col, marche avec courage et bon rythme.
Et quelle émotion quand elle arrive au but !En entendant la requête de Mary qui y ajoute la proclamation d’un Psaume, le pasteur Charles est bouleversé de joie en voyant cette jeune fille qui aime tant l’Écriture.
Mais quel déchirement dans son cœur lorsqu’il doit lui apprendre qu’il n’y a plus de Bible disponible et que les trois qui lui restent sont déjà promises.
A cette nouvelle, Mary fond en larmes avec une telle violence qu’elle est secouée de sanglots.
C’en est trop pour le pasteur plein de compassion ; il s’arrangera quant à ses promesses.
Il se dirige vers la bibliothèque, revient vers Mary et lui dit, avec solennité : « Voici TA Bible. Que Dieu t’illumine et te garde.
Qu’il répande en beaucoup d’âmes un tel amour de sa Parole.» Il faut du temps à Mary pour se remettre mais, en partant, le « merci » et « l’au revoir » qu’elle adresse à monsieur Charles valent un poème !
Pas besoin de vous raconter la joie du trajet du retour !
Est-il nécessaire d’ajouter également qu’une fois à la maison, Mary et ses parents se sont agenouillés pour remercier le Seigneur de sa fidélité ? Peu de temps après, le pasteur Charles est de nouveau au comité de cette société des traités religieux lassée de ses demandes répétées pour rééditer la Bible en gallois.
Mais, ce jour-là, à la place de tout autre argument, il raconte l’histoire de Mary, ce qui provoque un grand silence et touche le cœur de ces chrétiens prudents mais convaincus.
L’un d’entre eux, le pasteur Joseph Hugues, se lève et dit : « L’appel de cette enfant ne restera pas sans réponse, car il exprime l’appel du monde et son immense attente de la parole de Dieu. Vous nous suggérez de créer une association pour publier la Bible en gallois. Moi, je réponds : pourquoi en gallois seulement ? Pourquoi pas une association qui publierait la Bible dans toutes les langues de la terre ? »
C’est ainsi que, le 7 décembre 1802, est née l’idée de la Société biblique britannique et étrangère fondée le 7 mars 1804.
Parce que Mary aimait tant les histoires de la Bible, les peuples de nombreux pays peuvent aujourd’hui lire et entendre, dans leur langue, la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ !