LA BOULEVERSANTE HISTOIRE D’UN TZIGANE NORVÉGIEN ET DE SON PÈRE

Franz JOHANSEN

Circulant en chariot tiré par des chevaux et vivant sous une tente, ils lurent, par la force, sédentarisés, se convertirent et devinrent prédicateurs de Évangile.

Mon père et ma mère sont d’origine tzigane. Mon père,ainsi que d’autres Tziganes norvégiens, sont issus du peuple Rom et du peuple Tartare. Les Tartares étaient une peuplade originaire de Mongolie et guerriers volontaires dans I’ armée russe au 16″ siècle.

Mes parents voyageaient avec une petite caravane tirée par des chevaux. C’était un chariot avec des grandes roues. Nous dormions sous une tente. Je suis né dans des circonstances très particulières. Quand vint le temps de ma naissance, mes parents voyageaient avec leur chariot et ils n’avaient pas d’endroit pour stationner. Mon père demanda à un fermier s’il y avait de la place dans sa ferme pour ma mère. L’homme dit non et alors mon père, qui était très fort et d’un caractère dur et violent, prit le fermier par le cou et le jeta hors de la maison. La fermière se mit à courir après son mari et mon père occupa la ferme.

Quand je suis né, il y avait trois policiers autour de mon lit ! Et quatre heures après ma naissance, la police nous obligea à quitter la maison. Jamais on ne parlait de Dieu dans ma famille. En 1952, il y eut en Norvège une nouvelle loi interdisant aux Tziganes d’avoir des chevaux. C’était dans le but de les arrêter de voyager et de les intégrer dans la société norvégienne. A ce moment-là, je vis pour la première fois mon grand-père pleurer quand les policiers vinrent prendre ses chevaux.

Il enleva son chapeau et prit de la terre qu’il mit sur sa tête en disant:

La vie tzigane est enterrée.

Cela changea notre vie. La loi obligea les enfants à aller à l’école. Ils enlevaient les enfants qui n’y allaient pas. C’est pour cette raison que je suis allé à l’école jusqu’à l’âge de17 ans. Lors de ma première année en classe, l’institutrice m’apprit que Jésus avait donné sa vie sur la croix pour nous sauver. Cela toucha mon cœur d’enfant.

C’était en 1953, j’avais13 ans. En rentrant à la maison, je dis à ma mère ce que l’institutrice avait dit au sujet de Jésus. Elle se mit à pleurer et donna son cœur au Seigneur

Quand ma mère devint chrétienne, mon père se mit à boire pendant quelques jours et à s’enivrer. A cette époque, mon père allait à bicyclette vendre sa marchandise de porte en porte, ensuite il acheta une voiture d’occasion. Un jour, en rentrant dans la maison, il trouva ma mère à genoux, priant le Seigneur. Il commença alors à la frapper violemment et elle se mit à saigner. Elle regarda mon père et lui dit :

Tu peux me tuer si tu veux, mais ce que maintenant j’ai trouvé, tu ne pourras pas me l’enlever

Mon père la quitta. Puis il revint à la maison et un jour, il y eut dans le village une campagne d’évangélisation. Ma mère lui demanda de l’emmener en voiture à la réunion.

Au moment de partir, il était ivre, il nous obligea à tous monter dans la voiture et partit comme un fou. Les routes pour aller à la réunion étaient mauvaises et dangereuses et ma mère nous dit, à mes sœurs et à moi : <Vous pouvez vous dire au revoir !>.

Il voulait nous tuer dans un virage où il y avait beaucoup d’accidents. Quand il arriva à l’endroit, nous pleurions et ma mère priait le Seigneur. Mon père lui dit : <Je vais voir qui est le plus fort, ton Dieu ou moi>.

Peu après la voiture s’arrêta. Mon père essaya de la faire repartir, il se rendit compte qu’il avait dépassé l’endroit où il devait nous tuer. La voiture repartit aussitôt et, près de là, il y avait une tente d’évangélisation au sommet de la côte.

Ma mère alla à la réunion. Mon père et moi nous restâmes dehors car il avait des vêtements trop sales. Mais quand il entendit les cantiques, il me dit:<Nous pouvons entrer !>.

Il prit place dans un endroit sombre et ce soir-là, après avoir écouté le message du salut, il donna son cœur au Seigneur et sa vie fut changée. Deux semaines plus tard, avant d’aller à la réunion, il m’emmena au restaurant.

Là, un Tzigane que mon père avait frappé autrefois vint à notre table et lui dit: <J’ai entendu dire que tu es maintenant un homme religieux>.

Mon père répondit : <Je ne suis pas un homme religieux, je suis un chrétien).

(- Si tu es chrétien, tu connais la Bible>.

Mon père lui dit : <Je ne sais pas lire et je ne comprends pas tous.

<- C’est exact lui dit le Tzigane, mais dans la Bible il est écrit que si quelqu’un te frappe sur la joue tu dois tendre l’autre.

Je vais voir si tu es un chrétien ou pas. Et d’un geste rapide il frappa mon père à la figure. Mon père tomba à terre sous le coup violent. Le sang coulait de sa bouche. La table et la soupe se renversèrent sur lui. IL y eut une grande panique dans le restaurant car tous les Tziganes qui étaient là connaissaient mon père et ils savaient qu’il était dangereux.

J’étais sûr que mon père allait le tuer, mais il se leva et lui présenta l’autre joue, et l’homme le frappa à nouveau. Pour la seconde fois mon père tomba à terre. Ayant accompli ce que dit la Parole de Dieu, tous pensaient qu’il prendrait la liberté de tuer celui qui l’avait frappé.

Mais mon père se releva pour dire à ce Tzigane: <Je suis un chrétien. Dieu t’aime et je t’aime aussi Martin. Tu sais que si Dieu n’avait pas fait quelque chose dans ma vie, tu serais un homme mort maintenant. Mais je te pardonne Martin, et tu dois aussi donner ton cœur au Seigneur.>

Trois jours après, un homme appela mon père au téléphone. C’était Martin. Il dit à mon père : <Tu dois me pardonner. Prie pour moi car je n’ai pas dormi depuis que je t’ai frappé et mis à terre. Il y a comme le feu dans mon cœur. Je veux avoir ce que tu as.>

Martin se convertit et devint par la suite prédicateur de l’Évangile. Mon père aussi se mit à prêcher la Bonne Nouvelle du Salut, et il était un bon chanteur. Personnellement, je pris le baptême par immersion à l’âge de 16 ans, et je fus baptisé dans le Saint-Esprit à 19 ans. Je savais que pour entrer dans le ministère il me fallait être revêtu de la puissance du Saint-Esprit. J’ai commencé à prêcher à cet âge, après cette expérience. C’était en 1964. Les églises ne voulaient pas accueillir les Tziganes.

Alors je louai une salle avec mon argent pour prêcher l’Évangile à mon peuple. A la première réunion, 7 membres de ma famille se convertirent au Seigneur et le réveil commença. Je fus donc le premier prédicateur pour les Tziganes de Norvège.

En 1993, nous-avons pour la première fois inauguré trois églises consacrées uniquement aux Tziganes. En 1972, Dieu orienta mon ministère vers l’Espagne. J’avais alors une entreprise d’installation d’air conditionné. Je la vendis pour m’installer en Espagne avec ma famille. J”évangélisai d’abord des Espagnols à Valladolid, puis à Malaga.

Des Gitans vinrent aux réunions et se convertirent. Il n’y avait pas encore d’église tzigane dans cette ville. J’étais le seul missionnaire norvégien envoyé officiellement en Espagne par les Assemblées de Dieu de Norvège. Pendant 2O ans, j’ai pris part à l’évangélisation des Gitans en Espagne, en coopération avec la Mission Tzigane Espagnole que le pasteur Clément Le Cossec créa en 1959. Je sens que mon temps est achevé dans ce pays et le Seigneur me dirige maintenant vers l’Europe de l’Est où je vais me consacrer à l’organisation d’un travail missionnaire parmi les 13 millions de Tziganes qui y vivent.

Je suis déjà allé à plusieurs reprises dans des Pays de cette région de l’Europe pour y tenir des campagnes d’évangélisation. Mais maintenant, je vais essentiellement m’occuper d’évangéliser les Tziganes en coopération avec le Comité Tzigane de France, les Assemblées de Dieu de Norvège et des différents Pays d’Europe de l’Est, et avec les Tziganes de diverses tribus.

Franz JOHANSEN

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